Vous cherchez à verdir votre supply chain ? Quelles solutions adopter à chacun de ses maillons ? Parcours en 5 étapes.
Selon l'ADEME, 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) étaient imputables en 2021 au secteur logistique. Des émissions de GES dues en majorité au transport routier (80%) puis au stockage (environ 10 %), à la manutention (5 %) et au foncier (5%).
L’explosion du commerce en ligne et la croissance exponentielle des flux font craindre aux défenseurs de l’environnement l’aggravation des impacts environnementaux du secteur.
À NOTER : la gestion des retours clients, la réutilisation, le recyclage et la revalorisation des produits ont donné naissance à une logistique inverse ; elle englobe tous les flux depuis le point de consommation jusqu’au point de production. Au cœur des enjeux du développement durable, elle est devenue une priorité pour toutes les organisations engagées dans une supply chain responsable.
Réduire l'impact environnemental de ses activités logistiques est créateur de valeur. Cruciale pour répondre à la décarbonation de la société française à l’orée de 2050, elle est plébiscitée par les nouvelles exigences des consommateurs et soutenue par les convictions RSE de certains acteurs du secteur.
La logistique verte, également connue sous le nom de logistique durable, représente une approche de gestion de la chaîne d'approvisionnement qui met l'accent sur la réduction de l'impact environnemental tout en maintenant ou en améliorant l'efficacité opérationnelle. Cette approche englobe l'ensemble du cycle de vie des produits, depuis leur production jusqu'à leur livraison, leur stockage et leur éventuelle élimination.
Cette démarche, fer de lance d’une supply chain circulaire, consiste à envisager la durabilité d’un produit ou d’une solution au regard de la globalité de son cycle de vie, depuis l’extraction des matières premières et des ressources nécessaires à sa fabrication jusqu’à sa fin de vie.
Comment faire :
➢ On source les matières premières et les ressources utilisées par le processus de fabrication : on bannit les énergies fossiles et l’usage de certains types de matériaux comme le béton ou l’acier, auxquels on préfère des matériaux recyclables (le papier, le carton, le verre, les plastiques PET…)
À NOTER : mettre en place une supply chain durable renforce le rôle du directeur ou de la directrice des achats. Sont à privilégier les fournisseurs et les prestataires estampillés par des labels ou des certifications environnementales.
➢ On emballe mieux : pour éviter la production de déchets et permettre la valorisation des emballages, on utilise des matériaux recyclables. On veille aussi à les adapter à la taille des contenus, et à éviter ainsi un surplus de papier calage.
➢ On acquiert un logiciel de gestion pour optimiser les ressources et éviter la surproduction ou le gaspillage des matières premières.
Cette étape consiste à améliorer l'efficacité et la productivité d’une usine de production tout en réduisant les impacts environnementaux et énergétiques de ses process.
Comment faire ?
➢ On optimise les flux de production, en réduisant les temps de cycle et en éliminant les tâches inutiles.
➢ On réduit les rebuts de production, ces produits ou ces composants mis à l’écart en raison de défauts ou de non-conformité.
➢ On pratique une maintenance préventive des machines afin d’éviter une surconsommation énergétique.
En 2010, la loi Grenelle II a décrété que tous les bâtiments logistiques et industriels neufs devraient être à « énergie positive » d'ici 2020, c’est-à-dire produire davantage d’énergie qu’ils n’en consomment.
Comment faire ?
➢ On réhabilite des sites industriels et des infrastructures existantes
➢ On opte pour des matériaux de construction plus durables, comme le bois, la terre crue, la pierre, des matériaux recyclés…
➢ On utilise des sources d'énergie renouvelable : grâce à l’énergie photovoltaïque ou éolienne, les bâtiments deviennent des centrales de production d’électricité.
➢ On optimise l'isolation
➢ On installe des systèmes de récupération de chaleur
➢ À l’intérieur de l’entrepôt, on optimise l’efficacité énergétique des équipements et des engins de manutention, en les dotant de batteries électriques.
Depuis la loi ZAN (Zéro Artificialisation nette) qui vise à lutter contre l’artificialisation des sols, loi adoptée en 2021 dans le cadre de la loi Climat et Résilience, l’immobilier industriel et logistique est entre autres confronté à l’enjeu suivant : comment créer des mètres cubes en plus en utilisant moins de mètres carrés ? Certains transtockeurs permettent un stockage densifié, à plusieurs mètres de haut.
FOCUS : Depuis la loi ZAN (Zéro Artificialisation nette) qui vise à lutter contre l’artificialisation des sols, loi adoptée en 2021 dans le cadre de la loi Climat et Résilience, l’immobilier industriel et logistique est entre autres confronté à l’enjeu suivant : comment créer des mètres cubes en plus en utilisant moins de mètres carrés ? Certains transtockeurs permettent un stockage densifié, à plusieurs mètres de haut.
Comment faire ?
➢ On maîtrise les flux entre les différents postes de charge en réduisant les déplacements dans l’usine ou l’entrepôt.
➢ On optimise de la disposition des produits entreposés pour éviter les stockages inutiles et faciliter les préparations de commande.
À NOTER : pour ces deux opérations, on peut utiliser des robots et des systèmes de stockage intelligents.
➢ On met en place de supports de manutention réutilisables ou des supports dédiés et réutilisables en boucle fermée, comme des caisses ou des conteneurs réutilisables.
LE CONSEIL JUNGHEINRICH : Des logiciels comme des logiciels WMS (Warehouse Management System) ou WCS permettent d’optimiser les trajets effectués entre les différents postes de charge (réception et déchargement, stockage, préparation de commandes, expédition). Les gains sont multiples : gains d’énergie, de place, de temps, de productivité.
Selon l’étude de l'International Transport Forum, les émissions de gaz à effet de serre provoquées par le transport de marchandises devraient augmenter de 27 % entre 2020 et 2050, dans le cas où aucune mesure ne serait prise pour les réduire. Une augmentation potentielle due principalement à la croissance du commerce électronique.
➢ On recourt à des modes de transport propres : véhicules électriques ou à hydrogène, transport ferroviaire, transport maritime…
➢ On réduit les distances parcourues et le temps de déplacement en optimisant les itinéraires de livraison
➢ On mutualise les transports
➢ On opte pour un transport intermodal
Outre les avantages environnementaux et éthiques, la transition vers une supply chain plus verte peut également présenter des avantages financiers significatifs pour les entreprises. En réduisant la consommation d'énergie, les coûts de transport et de stockage, ainsi que les déchets, les entreprises peuvent réaliser des économies substantielles.
De plus, la mise en œuvre de pratiques durables peut améliorer l'image de marque de l'entreprise, attirer de nouveaux clients soucieux de l'environnement et renforcer la fidélité des clients existants. En investissant dans des technologies et des processus écologiques, les entreprises peuvent également bénéficier d'incitations fiscales et de subventions gouvernementales visant à encourager la durabilité. En fin de compte, verdir la chaîne logistique peut être non seulement bénéfique pour la planète, mais aussi pour les résultats financiers de l'entreprise.
Le recours à des technologies vertes et à des solutions durables, à toutes les étapes de la chaîne logistique, ne suffira pas sans l’adoption de nouveaux modèles économiques, comme l'économie circulaire et l'économie collaborative, invitant l’ensemble des acteurs de la logistique à agir en écosystèmes pour parvenir à une supply chain durable et éthique.